Ousmane Sonko trace une nouvelle trajectoire économique : rigueur, transparence et souveraineté au cœur de son discours

Ousmane Sonko trace une nouvelle trajectoire économique : rigueur, transparence et souveraineté au cœur de son discours
À l’occasion de la présentation du programme “Invest in Senegal 2025”, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a délivré un discours marquant, posant les fondements d’une nouvelle ère économique pour le pays. Devant un parterre d’investisseurs, de partenaires techniques et financiers, et de hauts responsables de l’administration, Sonko a exposé avec clarté sa vision d’un Sénégal souverain, gouverné avec rigueur et animé par un impératif de justice sociale.
Une rupture assumée avec les pratiques du passé
« Nous aurions pu faire comme les autres : cacher les déficits et entretenir l’illusion. Mais nous avons choisi une base saine, avec une gouvernance rigoureuse, en assumant tous les sacrifices qu’elle implique », a déclaré le Premier ministre dans un ton grave, mais résolu.
Sonko, fidèle à son discours de rupture depuis son arrivée à la primature en avril 2024, a réaffirmé son refus des solutions faciles ou populistes. Il a dénoncé les mécanismes budgétaires opaques et les politiques d’endettement mal orientées qui, selon lui, ont freiné la croissance réelle du pays tout en aggravant les inégalités.
Le coût de l’énergie comme symbole d’une injustice à corriger
Un des passages les plus remarqués de son intervention a porté sur le coût élevé de l’énergie, qu’il a qualifié d’« inadmissible ».
« Il est inadmissible que le Sénégal figure parmi les pays où le coût de l’énergie est le plus élevé au monde. Nous devons inverser cette logique. »
Ce constat, appuyé par des chiffres récents sur la cherté de la facture énergétique pour les ménages et les entreprises, traduit une volonté politique de réorienter les subventions vers les populations les plus vulnérables et de revoir les contrats énergétiques passés. Sonko a également évoqué la nécessité de développer un mix énergétique durable, moins dépendant des importations de pétrole.
Transparence et redevabilité : le cap est donné
Autre engagement fort du Premier ministre : celui de la reddition des comptes à tous les niveaux de l’État.
« Tous les responsables publics devront rendre compte, y compris nous-mêmes à la fin de notre mandat. Il ne peut y avoir de développement durable sans justice ni transparence. »
Ce message s’inscrit dans le sillage du programme “Sénégal 2050”, lancé par le président Bassirou Diomaye Faye, et qui place la bonne gouvernance au cœur des priorités de l’État. Le gouvernement entend ainsi restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs par la moralisation de la vie publique.
Une économie tournée vers la production et la souveraineté
En filigrane de son discours, Ousmane Sonko a réaffirmé sa volonté de faire du Sénégal une économie productive, fondée sur la transformation locale des matières premières, le soutien à l’entrepreneuriat national, et la valorisation des compétences internes. Il a rappelé que l’objectif du forum « Invest in Senegal » n’était pas simplement de capter des capitaux étrangers, mais de créer des partenariats équitables au bénéfice des populations sénégalaises.
Une gouvernance qui devra faire ses preuves
Si le discours du Premier ministre a été salué par une partie de l’opinion pour sa clarté et sa fermeté, il n’échappe pas aux critiques. Certains observateurs soulignent l’ampleur des défis structurels à surmonter pour traduire cette vision en actes : faible capacité administrative, inerties institutionnelles, dépendance externe au financement, etc.
Pourtant, dans un contexte de forte attente populaire et de recomposition politique régionale, Sonko semble plus que jamais déterminé à inscrire son action dans la durée. En traçant cette nouvelle voie, il engage aussi sa propre crédibilité – et celle de tout le gouvernement – sur l’autel de la cohérence et des résultats.
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