Farba Ngom au cœur d’un scandale financier : 31 milliards de FCFA en jeu, une affaire aux ramifications politiques et familiales

Farba Ngom au cœur d’un scandale financier : 31 milliards de FCFA en jeu, une affaire aux ramifications politiques et familiales
Le maire des Agnam et ancien député de l’Alliance pour la République (APR), Farba Ngom, est actuellement incarcéré à la prison de Rebeuss depuis le 27 février 2025. Il est inculpé pour des faits présumés de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, portant sur un montant de 31 milliards de francs CFA. Cette affaire, révélée par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), met en lumière des transactions suspectes estimées à 125 milliards de francs CFA.
Des actifs immobiliers colossaux et des sociétés controversées
Les enquêteurs soupçonnent Farba Ngom de détenir un patrimoine immobilier considérable, comprenant 251 parcelles dans les lotissements “Hangar des pèlerins” et “BOA”, ainsi que 29 titres fonciers dans la commune de Ngor-Almadies. Il serait également lié à des Sociétés civiles immobilières et contrôlerait les sociétés Woodrose-Investment et SF-Farms, impliquées dans l’acquisition de titres publics sur le marché secondaire dans plusieurs pays de l’UEMOA. Ces entités seraient en lien avec Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, cité dans un rapport de la CENTIF pour des opérations financières suspectes portant sur 10 milliards de francs CFA.
Une affaire aux ramifications familiales
Les frères de Farba Ngom, Ismaïla et Birane Ngom, sont également dans le viseur de la justice. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de commettre un blanchiment de capitaux et escroquerie sur des fonds publics, pour un montant estimé à 91,6 milliards de francs CFA. Ils sont soupçonnés de complicité dans cette affaire, agissant en prête-noms pour le compte de Farba Ngom. Leurs entreprises auraient été utilisées pour détourner des fonds publics et/ou les blanchir.
Des réactions politiques divergentes
L’incarcération de Farba Ngom a suscité des réactions contrastées dans la sphère politique. Son adjoint à la mairie des Agnam, Abdou Aziz Diop, dénonce un “règlement de comptes politique” orchestré par les autorités, visant particulièrement le Premier ministre Ousmane Sonko. Il exprime également des inquiétudes quant à l’état de santé de Farba Ngom en détention.
De son côté, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, réfute toute idée de manipulation politique dans cette affaire. Il affirme que la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom et son placement sous mandat de dépôt répondent à des procédures judiciaires légales, basées sur des rapports de la CENTIF mettant en évidence des faits susceptibles d’être qualifiés d’association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie sur les deniers publics, corruption, trafic d’influence, fraude fiscale et abus de biens sociaux.
Une procédure judiciaire en cours
Farba Ngom a nié les faits qui lui sont reprochés et a proposé de mettre en garantie des immeubles d’une valeur équivalente au montant incriminé pour éviter l’incarcération, une offre rejetée par la justice. Son avocat, Me Doudou Ndoye, dénonce une procédure opaque et un acharnement contre son client, affirmant que les faits reprochés ne sont pas clairement définis.
L’enquête se poursuit pour faire la lumière sur ces transactions financières suspectes et déterminer les responsabilités de chacun dans cette affaire aux multiples ramifications.
OPINIONS LIBRES