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Affaire Azoura Fall et Kaïré : liberté provisoire accordée à l’un, refusée à l’autre.

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Affaire Azoura Fall et Kaïré : liberté provisoire accordée à l’un, refusée à l’autre.

Le 15 mai 2025, le Tribunal des flagrants délits de Dakar a statué sur les demandes de liberté provisoire déposées par les avocats d’Assane Guèye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, et d’El Hadji Ousseynou Kaïré. À l’issue de l’audience, le juge a décidé de libérer provisoirement Azoura Fall en raison de son état de santé, tout en maintenant El Hadji Ousseynou Kaïré en détention. Leur procès a été reporté au 21 mai.

Une défense mobilisée autour des garanties des prévenus

Les avocats de la défense ont unanimement plaidé en faveur de la libération des deux hommes, mettant en avant leurs garanties de représentation et leur engagement citoyen. Me Brice Dasilva a souligné que ses clients étaient connus et bien établis, tandis que Me Souleymane Soumaré a insisté sur la légèreté du dossier : « Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’Azoura qu’il doit être privé de liberté. Il est domicilié, a des garanties solides, et son état de santé le justifie. »

Me Saïd Larifou a rappelé que son client s’était présenté de lui-même aux autorités, rendant infondée toute crainte de fuite. Me Faramara Faty, quant à lui, a présenté les deux prévenus comme des citoyens exemplaires, actifs dans la sensibilisation sociale, affirmant que « leur place n’est pas en prison ».

Pour Me Bamba Cissé, l’affaire s’inscrit dans un contexte de répression : « Azoura s’est rendu, Kaïré a été arrêté devant les locaux de la cybersécurité. Ces jeunes sont victimes d’un acharnement. » Il a par ailleurs évoqué les troubles psychiatriques dont souffrirait Azoura, certificat médical à l’appui, et a insisté sur le retour à l’ordre depuis leur arrestation.

Me Ciré Clédor Ly a dénoncé une détention arbitraire : « Azoura voulait simplement montrer les traces de torture qu’il a subies. Les faits remontent à neuf mois, il n’y a pas de flagrant délit. Le procureur a violé les délais légaux en ne les jugeant pas immédiatement. » Il a demandé non une liberté provisoire, mais une libération d’office, en s’appuyant sur plusieurs articles du Code de procédure pénale.

Une opposition ferme du parquet

Le ministère public s’est opposé à toute remise en liberté, mettant en avant les conditions de l’arrestation d’Azoura Fall. « On parle de sa santé, mais on oublie comment il a été recherché : comme un terroriste », a lancé le procureur, estimant que les textes invoqués par la défense ne s’appliquent pas dans une procédure de flagrant délit.

Décision contrastée du tribunal

Finalement, le juge a accédé à la demande de mise en liberté provisoire pour Azoura Fall, tout en maintenant El Hadji Ousseynou Kaïré en détention. Une décision que l’activiste a eu du mal à accepter : « Je ne peux pas sortir sans mon ami Kaïré », a-t-il déclaré, refusant dans un premier temps de quitter la barre.

Le dossier, suivi de près par l’opinion, sera de nouveau examiné le 21 mai prochain.
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