Haute Cour de Justice : Les anciens ministres de Macky Sall convoqués, l’heure des comptes a sonné

Haute Cour de Justice : Les anciens ministres de Macky Sall convoqués, l’heure des comptes a sonné
La justice sénégalaise entre dans une phase décisive de sa traque des présumés détournements de deniers publics sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Trois anciens ministres, figures clés de l’équipe gouvernementale d’alors, sont désormais dans le viseur de la Haute Cour de justice. Ils viennent de recevoir leurs mandats de comparution, signe que l’étau judiciaire se resserre.
Il s’agit de Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, de Moustapha Diop, ex-ministre de l’Industrie, et de Mansour Faye, ancien ministre des Infrastructures et beau-frère de Macky Sall. Tous sont appelés à comparaître devant la Commission d’instruction de la Haute Cour pour répondre à de lourdes accusations liées à la gestion des fonds publics, notamment ceux destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Un calendrier déjà fixé
- Ndèye Saly Diop : convoquée le 19 mai 2025
- Moustapha Diop : le 22 mai 2025
- Mansour Faye : le 26 mai 2025
Cette série d’auditions s’inscrit dans le cadre des enquêtes ouvertes après le changement de régime en mars 2024. L’équipe gouvernementale actuelle, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, avait promis la reddition des comptes comme socle de sa gouvernance. Ces comparutions s’annoncent donc comme un test majeur pour la crédibilité de cette promesse.
Des nuits agitées à venir
Pour ces anciens hauts responsables, la sérénité n’est plus de mise. La réception d’un mandat de comparution par la Haute Cour de justice — juridiction spéciale compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions — est un signe fort : l’heure de rendre des comptes a sonné.
Certains d’entre eux sont cités dans des rapports accablants de la Cour des comptes, qui évoque des irrégularités graves dans la gestion des milliards de francs CFA mobilisés pour faire face à la crise sanitaire.
Une justice sous surveillance
L’opinion publique attend avec attention l’issue de ces convocations. Pour beaucoup, il s’agit d’un moment de vérité dans la lutte contre l’impunité. Si des poursuites sont engagées à l’issue des auditions, elles pourraient ouvrir une cascade de procès visant d’autres dignitaires de l’ancien régime.
L’ère de l’impunité semble toucher à sa fin. À présent, place à la justice — pour que lumière soit faite sur l’utilisation des deniers publics et que le principe de redevabilité soit pleinement rétabli.
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