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Gestion trouble à l’hôpital Roi-Baudouin : un ancien directeur face à la justice pour des repas impayés.

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Gestion trouble à l’hôpital Roi-Baudouin : un ancien directeur face à la justice pour des repas impayés.

C’est une affaire mêlant gestion publique douteuse, conflit d’intérêts familial et prestations non réglées qui occupe actuellement le tribunal de Pikine-Guédiawaye. Cheikh Mbaye Seck, ancien directeur de l’hôpital Roi-Baudouin de Guédiawaye, est poursuivi pour escroquerie présumée, après avoir été accusé d’avoir détourné des fonds destinés à une restauratrice ayant assuré l’alimentation du personnel hospitalier pendant le mois de Ramadan 2024.

Des repas livrés, mais aucun paiement en vue

Durant tout le mois sacré, Ken Bougoul Ndiaye a fourni quotidiennement les repas du “ndogou” (rupture du jeûne) et du “kheud” (repas avant l’aube) pour le personnel de l’hôpital. Engagée de bonne foi, elle a poursuivi ses livraisons pendant trente jours, faisant confiance aux engagements de l’administration. Pourtant, à la fin de la prestation, les promesses se sont évaporées. « On m’a dit qu’il n’était pas là, puis qu’un autre devait payer. Plus tard, j’ai découvert que le chèque avait été encaissé par sa secrétaire », a-t-elle confié devant le tribunal, amère.

Un chèque, une signature et une nièce au cœur de l’affaire

Cheikh Mbaye Seck, âgé de 58 ans, ne conteste pas avoir validé la commande ni signé les documents relatifs au paiement. Toutefois, il a tenté de justifier l’irrégularité du règlement en évoquant un système de paiement “informel”. Pour le parquet, la situation est claire : « Il a signé le contrat, ordonné le paiement, et le chèque a été encaissé par sa propre nièce. Il s’agit d’un abus flagrant de confiance, pas d’une simple erreur administrative », a tranché le procureur dans son réquisitoire.

Bien que le mis en cause ait remboursé 3,2 millions de francs CFA à la restauratrice durant l’enquête, cette restitution ne suffit pas, selon le ministère public, à annuler l’infraction.

Une défense qui appelle à la clémence

L’avocat de l’ex-directeur, Me Bamar Faye, a tenté de tempérer les poursuites en invoquant l’état de santé fragile de son client, proche de la retraite et déjà largement exposé médiatiquement. « Il a proposé un remboursement complet dès sa garde à vue », a-t-il fait valoir, plaidant pour la compréhension du tribunal.

Mais le parquet est resté inflexible, demandant la requalification des faits en abus de confiance et réclamant une peine de deux ans de prison, dont deux mois ferme, accompagnée d’une amende de 200 000 francs CFA.

Une attente tendue à Guédiawaye

Le verdict, attendu ce vendredi 16 mai, est scruté de près dans la commune de Guédiawaye, où Cheikh Mbaye Seck jouissait jusque-là d’une réputation de gestionnaire rigoureux à la tête d’un établissement de santé de référence. Ce dossier relance les débats sur la transparence dans la gestion des fonds publics, mais aussi sur les pratiques opaques encore trop présentes dans certaines institutions.
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